Et si accoucher sur le dos n’était pas une position adaptée pour la future maman ? C’est en tout cas ce que nous révèle Rachel Halimi, sage-femme libérale à Paris. Elle nous donne les différentes alternatives pour mettre au monde un bébé.
Pour la petite histoire, l’accouchement sur le dos remonterait à l’époque de Louis XIV. Ce dernier aurait alors imposé cette position à une de ses maitresses, Louise De La Vallière, de sorte qu’il puisse voir naître son futur enfant. François Mauriceau, père de l’obstétrique en France et médecin en charge de cette naissance ayant apprécié le confort de cette technique, il aurait par la suite rédigé un ouvrage préconisant entre autres l’emploi de cette position. Elle aurait ensuite été introduite à l’hôpital et dans les maternités comme la position d’usage. Jusqu’à aujourd’hui où de plus en plus de maternités reviennent à des méthodes encore plus ancestrales, plus confortables et mieux adaptées aux différentes phases de travail. Rachel Halimi, sage-femme libérale à Paris,nous les dévoile.
Les postures qui soulagent et accélèrent le travail
Avant de développer, la professionnelle préfère remettre les choses au clair : « la bonne position pour donner naissance à son enfant est celle où on se sent le plus à l’aise », amorce-t-elle. Et rien ne vous empêche d’en essayer plusieurs au moment d’accoucher.
Il faut différencier les positions que la femme adoptera pendant le travail pour se soulager et les positions prises lors de la poussée.
- Rester debout ou accroupie : lorsqu’elle accouche debout ou accroupie, la future maman « joue avec la gravité et la pesanteur pour aider son bébé à trouver son chemin et descendre », explique la professionnelle. Pour cela, il faut qu’elle trouve un angle entre son abdomen et ses cuisses, inférieur à 90°C. Elle pourra également s’aider de ses mains ou de ses bras, appuyée contre le mur. « Bien sûr, cette position sera plus adaptée aux femmes qui accouchent sans péridurale« , indique-t-elle. La péridurale pouvant entrainer une faiblesse des jambes et empêcher à la future maman de se tenir debout.
- Sur un ballon : la femme enceinte peut également s’aider d’un ballon pour mieux vivre les contactions utérines de travail. Dans ce cas-là, elle se tiendra suspendue et penchée vers l’avant (ventre dans le vide) avec balancement du bassin. « Cette position permet d’accentuer la gravité mais sans solliciter le support des jambes. Elle stimule également la circulation sanguine, la chaleur et l’élasticité du périnée ».
- Sur le côté : courante en Grande-Bretagne, cette manière d’accoucher présente également quelques avantages. Elle favorise entre autres le relâchement du périnée. À noter, cette position est possible même avec une analgésie péridurale. « Il est important de préciser que si la péridurale est bien dosée, on peut conserver une certaine mobilité même si l’on ne peut pas se porter sur ses jambes », rappelle la sage-femme.
Massages, chaleur… les autres solutions qui soulagent et accélèrent le travail
- Les massages : « plusieurs choses peuvent également aider la femme à mieux vivre la puissance des contractions « , selon la professionnelle. J’ai nommé, les massages ou les points d’acupression. Et pour cause, ils stimulent l’organisme et favorisent la libération d’endorphine, substance chimique produite par le cerveau qui possède naturellement un effet antidouleur et relaxant. Ils peuvent donc soulager la douleur et réduire le stress pendant la première phase de l’accouchement. À chaque contraction, le père va réaliser une contre pression en appuyant fermement sur vos fossettes lombaires.
- La chaleur : autre élément qui peut aider une femme enceinte à supporter l’intensité des contraction : la chaleur. Rachel Halimi suggère ainsi de mettre des compresses chaudes et humides sur les zones du corps sollicitées par les contractions. À savoir, dans le bas du dos et sur le ventre pendant le travail et au niveau de la vulve au moment de la naissance de l’enfant, afin d’assouplir les muscles du périnée. La baignoire fait également partie des bons outils pour mieux vivre les contractions. De nombreuses maternités s’en équipent d’ailleurs afin de retarder la pose de l’analgésie péridurale.
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